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par l'Archimandrite Sophrony
Partie III
Notre unique impératif consiste à préserver ce lien d’amour avec Dieu. Nous ne nous soucierons pas de ce que les gens pensent de nous ou de la manière dont ils nous traitent. Nous ne craindrons plus de tomber en disgrâce. Nous aimerons notre prochain sans nous demander s’il nous aime ou non.
Le Christ
nous a donné le commandement d’aimer les autres, mais il n’a pas posé comme
condition de notre salut que, de leur côté, ils doivent, eux aussi, nous aimer.
En fait, il se peut, au contraire, que nous soyons littéralement mal considérés
pour notre indépendance d’esprit. De nos jours, il est essentiel pour nous de
pouvoir nous protéger de l’influence de ceux avec lesquels nous entrons en
contact, autrement nous risquons de perdre et la foi et la prière.
Que le monde
entier nous juge indignes d’attention, de confiance ou de respect, cela n’aura
aucune importance si le Seigneur, Lui, nous accepte. Le contraire est vrai
aussi : que le monde entier pense du bien de nous et chante nos louanges
ne nous sera d’aucun profit, si le Seigneur refuse de demeurer en nous. Cela
n’est qu’une parcelle de la liberté dont parle le Christ quand il dit :
«vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera » (Jn 8,32).
Notre unique soin sera de persévérer dans la parole du Christ, de
devenir ses disciples et de cesser d’être esclaves du péché, car « quiconque
commet le péché est esclave du péché. Et l’esclave ne demeure pas à jamais dans
la maison, mais le fils y demeure à jamais. Si donc le Fils vous libère, vous
serez réellement libres » (Jn 8, 34-36). L’ultime aboutissement de la prière et
de faire de nous des fils de Dieu, et, comme fils, nous demeureront à jamais
dans la maison de notre Père.
« Notre Père qui es aux cieux…»
La vraie prière, bien sûr, ne vient pas facilement. Ce n’est pas chose
aisée que de garder l’inspiration lorsqu’on est entourés par les eaux glacées
d’un monde qui ne prie point. Le Christ est venu jeter le Feu divin sur terre,
et ainsi nous le prions d’enflammer nos cœurs afin que nous ne soyons pas
vaincus même par le froid cosmique, que nulle sombre nuée ne vienne étouffer
cette flamme lumineuse.
De toutes les approches de Dieu, la prière est le meilleur et, à vrai
dire, l’unique moyen. Dans l’acte de la prière, l’esprit humain trouve sa plus
noble expression. L’état mental du savant engagé dans la recherche
scientifique, de l’artiste créant une œuvre d’art, du penseur entièrement
absorbé par la philosophie – même du théologien professionnel exposant sa
doctrine – ne peut être comparé avec celui de l’homme de prière qui se tient
face à Face devant le Dieu Vivant. N’importe quelle activité mentale nécessite
une tension bien moindre que celle de la prière. Nous pouvons être capable de
travailler 10 à 12 heures d’affilée, mais quelques instants de prière, et déjà
nous sommes épuisés.
La prière peut accomplir toutes choses. Il est possible pour n’importe
lequel d’entre nous, même dépourvu de talents naturels, d’obtenir par la prière
des dons surnaturels. Quand nous rencontrons en nous un manque de savoir
rationnel, nous serions bien avisés de nous souvenir que la prière, indépendamment de toute capacité
intellectuelle et humaine, peut apporter une forme supérieure de connaissance.
Il y a le domaine de la conscience réflexive et de la pensée discursive, mais
il y a aussi celui où la prière est la voie vers la contemplation directe de la
Vérité divine.
ARCHIMANDRITE SOPHRONY, Sa vie et la mienne, Paris, Cerf, 2012, 58s.
Pour lire une courte biographie de l'Archimandrite Sophrony, cliquez ici...
ARCHIMANDRITE SOPHRONY, Sa vie et la mienne, Paris, Cerf, 2012, 58s.
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