"Aussi la création attend-elle avec un ardent désir
la révélation des fils de Dieu.
Car la création a été soumise à la vanité,
non de son gré mais à cause de lui qui l'y a soumise,
avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie
de la servitude de la corruption,
pour avoir part à la liberté
de la gloire des enfants de Dieu.
Or, nous savons que, jusqu'à ce jour,
la création tout entière soupire
et souffre les douleurs de l'enfantement."
(Romains 8, 19-22)
Si seulement de la pierre je pouvais créer des musiciens, avec le sable du lac des danseurs, et avec le feuillage de toutes les forêts des chanteurs, pour qu'ils m'aident à glorifier le Seigneur ! Et que la voix de la terre retentisse aussi parmi les choeurs des anges !
Les fils des hommes se sont jetés sur la table de l'Hôte absent, aussi ne chantent-ils que pour eux-mêmes et pour leurs bouchées avides qu'ils devront finalement rendre à la terre.
La cécité des fils des hommes est misérable, car ils ne voient pas la force et la gloire du Seigneur. L'oiseau vit dans la forêt et ne voit pas la forêt. Le poissons nage dans l'eau et ne voit pas l'eau. La taupe creuse sous la terre et ne voit pas la terre. Misérable en vérité est la similitude entre l'homme et les oiseaux, l'homme et les poissons, l'homme et les taupes.
Les hommes, comme les volatiles, ne font pas attention à ce qui existe en quantité, mais soulèvent leurs cils seulement face aux raretés, face aux exceptions.
Tu es trop présent, Seigneur, aussi les hommes ne te voient-ils pas. Tu es trop apparent, Seigneur mon soupir, aussi l'attention des hommes est-elle détournée de Toi et rivée sur les ours polaires, sur la rareté lointaine. Tu sers trop tes serviteur, ô Fidélité, aussi au dédain Tu es trop exposé. Tu es trop empressé à allumer les encensoirs sur la voûte céleste ! Quant au coeur paresseux de l'homme, il parle davantage du serviteur négligeant que du serviteur empressé.
Ô mon Amour, s'il m'était donné d'animer tous les habitants de la terre, de l'eau et de l'air pour qu'ils entonnent ta louange ! S'il m'était donné que la lèpre se retire des yeux de la terre. En vérité tu es grand, ô mon Dieu, même sans monde. Que le monde te loue ou te blasphème, tu es toujours aussi grand ! Mais quand le monde te blasphème, tu es plus grand encore aux yeux de tes saints.
VELIMIROVITCH (N.), Prières sur le lac, Lausanne, L'Age d'Homme, 2004, p. 55-56.
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