par Daniel Bourguet
Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux. (Mat 5,3)
"Il existe une cupidité au niveau des biens matériels. Mais il y a une maladie plus pernicieuse, une cupidité plus subtile dont il nous faut parler, car elle nous menace tout particulièrement: c'est la cupidité au niveau des biens spirituels.
On peut être cupide de biens spirituels, cupide de charismes, cupide de richesses spirituelles. Nous sommes malades de cette cupidité-là chaque fois que nous oublions que les charismes ne nous appartiennent pas, qu'ils sont de Dieu et qu'ils sont à partager, chaque fois que nous oublions de rendre grâce pour ces dons, chaque fois que nous désirons plus pour notre satisfaction.
Pour cette cupidité-là le remède est le même que pour la cupidité matérielle: c'est aussi le dépouillement, mais le dépouillement de biens spirituels cette fois ; c'est le dépouillement par goût de Dieu.
La cupidité spirituelle et le goût des cadeaux de Dieu. Pour s'en guérir, il est nécessaire de remplacer ce goût des cadeaux de Dieu par le goût de Dieu seul. Nous aimons Dieu bien souvent parce qu'il va nous donner quelque chose ! Un tel amour est malade de cupidité.
L'amour de Dieu est sain quand il aime Dieu sans ses cadeaux, et qu'il parvient donc à aimer Dieu dans sa pauvreté, un Dieu qui ne donne rien d'autre que sa présence, sans charismes, sans visions, sans extases, sans miracles, sans tout ces dons spirituels dont il nous gratifie. Le goût d'un Dieu dépouillé ! Un tel Dieu existe en Christ: ce Dieu dépouillé c'est le Crucifié."
BOURGUET (D.), Les Béatitudes, Olivétan, 2007, p. 43-44.
Daniel Bourguet est pasteur, anciennement professeur d'Ancien Testament. Il a été le Prieur de la Fraternité spirituelle des Veilleurs. En savoir plus en cliquant ici...
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