Je crois que le temps passé par le
pasteur les mains jointes est plus important que les doigts qui courent sur
l'ordinateur ou la main qui empoigne le téléphone. Un ministère pastoral ne
peut continuer, se rajeunir, se rafraîchir que s'il se ressource à ces trois
écoles: prière, Bible, les frères et les soeurs. J'ai ainsi préféré échapper à
l'Eglise polycopiante pour entrer dans l'Eglise priante et confessante !
Plus que jamais l'Eglise doit
annoncer avec force le message d'un Dieu d'amour, de miséricorde, de tendresse,
de pardon. Proclamer tout l'Evangile sans complexe et sans peur. Sans peur
d'être ridiculisé ou combattu. Car en fait on est plus tellement combattu, on
se heurte plutôt à l'indifférence.
Mais s'enfermer dans des ghettos, ça
n'est certainement pas la solution et telle n'est pas la volonté de Dieu pour
son Eglise. Alors, je l'ai souvent répété, à côté de l'intégrisme, du
fondamentalisme, du fanatisme, l'autre extrême c'est le laxisme, le
laisser-aller.
Il existe pourtant un juste milieu:
ce que Dieu attend de son Eglise c'est d'être sans complexe, sans peur, une
Eglise confessante, avec pour devise: fermeté doctrinale et ouverture du cœur.
La vraie question est donc celle-ci:
l'Eglise d'aujourd'hui a-t-elle encore l'audace et la force intérieure d'être
une Eglise joyeusement confessante ?
Je ne pense pas que ce sont les
structures qui sauvent l'Eglise, mais les charismes. Et toute la sagesse des
responsables d'Eglise consiste à bien discerner, à ne pas enfermer tous les
charismes dans le même moule, à laisser s'épanouir chacun selon sa vocation,
pour le bien de l'Eglise et le bien commun du pays dans lequel ils exercent.
Extraits du livre: PAUL BASTIAN et
BERTRAND DE FÉLICE, Pastorale: dialogue entre deux pasteurs, Cabédita,
2010.
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