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"Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s'illumine pour nous ; et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble !" (Psaume 67)

lundi 21 mars 2016

Le Saint Esprit: l'huile qui maintient nos lampes allumées


par Séraphim de Sarov



"Les vierges sages, avec leurs lampes, prirent de l'huile" 
(Matthieu 25, 1-13)

Dans la parabole des vierges sages et des vierges folles, quand ces dernières manquèrent d'huile, il leur fut dit "allez en acheter au marché". Mais en revenant, elles trouvèrent la porte de la chambre nuptiale close et ne purent entrer. Certains estiment que le manque d'huile chez les vierges folles symbolise l'insuffisance d'actions vertueuses faites dans le courant de leur vie. Une telle interprétation n'est pas juste. 
Moi, misérable, je pense qu'il leur manquait justement le Saint-Esprit de Dieu. Tout en pratiquant des vertus, ces vierges, spirituellement ignorantes, croyaient que la vie chrétienne consistait en ces pratiques. Nous avons agi de façon vertueuse, nous avons fait oeuvre pie, pensaient-elles sans se soucier si, oui ou non, elles avaient reçu la grâce du Saint-Esprit. 
De ce genre de vie, basé uniquement sur la pratique des vertus morales, sans un examen minutieux pour savoir si elle nous apportent et en quelle quantité, la grâce de l'Esprit de Dieu, il a été dit dans les livres patristiques: "Certaines voies qui paraissent bonnes au début conduisent à l'abîme infernal".
En parlant de ces vierges, Antoine le Grand, dit, dans ses Epîtres aux moines: "Beaucoup de moines et de vierges ignorent complètement la différence qui existe entre les trois volontés agissant à l'intérieur de l'homme. La première est la volonté de Dieu, parfaite et salvatrice ; la deuxième est notre volonté propre, humaine, qui, en soi n'est ni néfaste ni salvatrice ; tandis que la troisième, diabolique, est tout à fait néfaste. C'est cette troisième volonté ennemie qui oblige l'homme soit à ne pas pratiquer la vertu du tout, soit à la pratiquer par vanité, ou uniquement pour le 'bien', et non pour le Christ.
Quant à la première volonté, celle de Dieu, salvatrice, elle consiste à nous apprendre à faire le bien uniquement dans le but d'acquérir le Saint Esprit, trésor éternel, inépuisable, que Rien au monde n'est digne d'égaler."
C'est justement la grâce du Saint Esprit, symbolisée par l'huile qui faisait défaut aux vierges folles. Elle sont appelées "folles" parce qu'elle ne se souciaient pas du fruit indispensable de la vertu qui est la grâce de l'Esprit Saint, sans laquelle personne ne peut être sauvé, car selon ce que dit l'antienne avant l'Evangile des Matines, "toute âme est vivifiée par le Saint Esprit afin d'être illuminée par le mystère sacré de l'unité trinitaire".
Le Saint Esprit lui-même vient habiter nos âmes, et cette résidence en nous du Tout-Puissant, la coexistence en nous de son unité trinitaire avec notre esprit ne nous est donnée qu'à condition de travailler par tous les moyens en notre pouvoir à l'obtention de cet Esprit Saint qui prépare en nous un lieu digne de cette rencontre, selon la parole immuable de Dieu: "Je viendrai et j'habiterai en eux, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple" (Lv 26,11-12 ; 2 Co 6,16).
C'est cela l'huile que les vierges sages avaient dans leurs lampes, huile capable de brûler longtemps, haut et clair, permettant d'attendre l'arrivée, à minuit, de l'époux et l'entrée, avec lui, dans la chambre nuptiale de la joie éternelle.

SERAPHIM DE SAROV, Entretien avec Motovilov, DDB, 1995, p.158ss.


Saint Séraphim de Sarov: né à Koursk (Russie) en 1754,  il entre comme novice à 19ans au monastère de Sarov où il sera ordonné diacre, puis prêtre.
En 1790, il se retire en solitude dans la forêt où il vit en ermite dans la prière et la lecture de la Bible (il lisait notamment le Nouveau Testament en entier chaque semaine). Il restait également de nombreux jours en prière sur un rocher. Un jour il est agressé par des voleurs dans son ermitage, déçus de ne rien trouver à voler, ils le frappent et le laissent pour mort. Arrêtés, Séraphim leur pardonnait et demanda à ce qu'ils ne soient pas punis. Sa notoriété se répand, et il reçoit de plus en plus de visites, attirées par sa sagesse et son don de clairvoyance.
La nuit du 1er au 2 janvier, alors que le temps liturgique est celui de Noël, on l'entend chanter les cantiques de la Résurrection. Il meurt cette même nuit.

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