"Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème.
Qui peut pardonner les péchés si ce n'est Dieu seul" ?
par C.S Lewis
"Jésus avait la prétention de pardonner les péchés, n'importe quel péché. Or, à moins qu'il soit Dieu, cette prétention est tellement déraisonnable que s'en est comique.
Nous pouvons tous concevoir qu'un homme pardonne les offenses commises à son égard. Vous marchez sur mes orteils, je vous pardonne ; vous dérobez mon argent, je vous pardonne. Mais où classeriez-vous un homme sur les pieds duquel vous n'avez pas marché ou à qui vous n'avez rien volé, mais qui prétendrait vous pardonner d'avoir marché sur les pieds d'un autre ou d'avoir volé autrui ?
Quel âne ! dirons-nous et encore nous serions gentils. C'est néanmoins ce qu'à fait Jésus.
Dans la bouche de quiconque, hormis Dieu, ces mots ne seraient que niaiserie et suffisance. Cependant (et voilà ce qui est étrange ou significatif), même les détracteurs de Jésus, quand ils lisent les évangiles, n'ont pas le sentiment que Jésus était idiot ou prétentieux.
Je cherche ici à empêcher quiconque de prononcer cette phrase vraiment insensée qu'on avance souvent au sujet de Jésus: " Je suis prêt à voir en Jésus un éminent maître de morale, mais je récuse sa prétention d'être Dieu". C'est la chose à ne pas dire ! Un homme qui ne serait qu'un homme et qui tiendrait les propos que tenait Jésus ne serait pas un grand professeur de morale. Ce serait soit un fou - comme quelqu'un qui affirmerait être un oeuf poché - soit le Démon des enfers.
Il nous faut choisir: ou bien cet homme était et reste le Fils de Dieu, ou bien il ne fut rien d'autre qu'un aliéné ou pire encore.
Soit vous enfermez ce fou, soit vous crachez au visage de ce démon et vous le tuez ; soit, au contraire, vous vous jetez à ses pieds et vous l'appelez Seigneur et Dieu.
Mais n'accordons aucun crédit à cette absurdité condescendante, à savoir qu'il serait un grand maître. Il ne nous a pas laissé cette possibilité. Il n'a pas eu cette intention."
LEWIS (C.S), Les fondements du Christianisme, France, LLB, 2014, p. 65-66
Clive Staple Lewis (1898-1963): né dans une famille irlandaise, il traverse une enfance et une adolescence mouvementée et s'éloigne du christianisme pour se tourner vers l'athéisme. Au cours de ses études universitaires en littérature anglaise, il entame un chemin de retour à la foi grâce notamment à son illustre ami JRR Tolkien. Lewis devient également professeur de littérature anglaise d'Oxford puis de Cambridge. Lewis, a produit une importante littérature empreinte de spiritualité chrétienne. Citons par exemple Le monde de Narnia, Les fondements du Christianisme, ou encore Surpris par la joie qui relate sa conversion.
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